Contexte
Les pratiques d’hygiène et de soin, humaines et vétérinaires, sont à l’origine d’une pollution diffuse par des micropolluants (résidus de médicaments et biocides) dans l’eau, les sols et le vivant.
La contamination des milieux peut s’accompagner d’un phénomène global de dissémination des résistances bactériennes aux antibiotiques. Ces processus peuvent avoir un impact sur l’environnement et présenter un risque pour la santé humaine.
En 2011, le site pilote de Bellecombe, SIPIBEL, a été mis en place sur le bassin versant de l’Arve, en Haute-Savoie, pour caractériser les effluents hospitaliers et urbains, étudier le fonctionnement de la station d’épuration de Bellecombe vis-à-vis de ces effluents, et leurs impacts sur les filières eaux et boues et sur le milieu aquatique. Ce projet est né d’un partenariat structurant entre une dizaine d’organisations : collectivités territoriales, professionnels de santé, scientifiques de différentes disciplines, et l’appui d’une structure d’interface.
Le dernier programme, RISMEAU (RISques liés aux résidus de Médicaments, biocides et antibiorésistance d’origine humaine et vétérinaire sur les ressources en EAU du bassin versant de l’Arve), intègre en particulier un suivi des épandages de trois produits résiduaires organiques (PRO) : des boues de la station d’épuration de Bellecombe, un fumier et un lisier d’exploitations agricoles du territoire, afin de mesurer les risques associés à ces pratiques pour les sols, les eaux souterraines et le vivant. Deux années d’expérimentations sur des lysimètres in situ et des colonnes en laboratoire ont permis de suivre le comportement d’une vingtaine de substances biocides et antibiotiques (sur les 33 recherchées) après épandage de PRO et de fournir des données quantitatives nouvelles sur les mécanismes de transfert, l’impact écotoxicologique et la dissémination de l’antibiorésistance.