C’est avec une immense tristesse que le Graie a appris le décès de Luc Patois, ce samedi 25 novembre, d’un arrêt cardiaque. Luc avait 66 ans.
Toutes nos pensées vont à son épouse, à ses enfants et à tous ses proches qui ont eu comme nous la chance de partager ses projets, son engagement et son énergie.
Après 13 ans passés en DDE (DDT), Luc Patois avait rejoint en 1990, pour 29 ans, le syndicat des eaux de Bellecombe, devenu Syndicat des eaux des Rocailles et de Bellecombe. Il en était le directeur ; en retraite depuis peu, il avait poursuivi son engagement pour l’action publique : il était maire de Marcellaz et Président du Syndicat depuis 2020.
Luc était une personne très engagée, qui refusait d’appliquer des règles qu’il jugeait infondées et il agissait pour faire évoluer les connaissances et la réglementation, dans une logique fédératrice et collégiale, pour l’action publique et pour le bien commun.
Luc fait partie des membres historiques, fidèles et actifs du Graie depuis 25 ans. Il nous a toujours soutenus et encouragé. Il était membre du conseil d’administration depuis de nombreuses années, pour représenter les intérêts des petites et moyennes collectivités. Nous avons mené ensemble de beaux projets, que ce soit pour l’assainissement non collectif ou pour le déploiement de Sipibel, le site Pilote de Bellecombe, en appui sur le syndicat des eaux, et en particulier sur sa station d’épuration. Nous avons éprouvé beaucoup de plaisir à porter ensemble ces projets fédérateurs et ces engagements pour faire évoluer les pratiques en matière d’assainissement. Nous avions accueilli sa fille Camille en stage au Graie durant l’été 2007, pour lancer l’enquête sur la mise en place des SPANCs sur la région.
Luc aimait interroger et bousculer les a priori et proposer des alternatives ; sur l’assainissement non collectif, le syndicat était un précurseur dans la mise en place du service SPANC, avec une vision large de ses compétences et de son modèle économique, dans la perspective du déploiement d’un assainissement de qualité sur tout le territoire, qu’il soit collectif ou non collectif. Luc avait participé aux travaux nationaux à l’AFNOR sur les procédures d’agrément des filières en ANC, déçu de ce qui avait finalement été retenu des propositions.
L’histoire de Sipibel est là aussi à son image et celle de ses présidents successifs : parti d’une demande des services de l’état en 2009 de suivre et traiter séparément les effluents du centre hospitalier Alpes Léman, durant 3 ans, à titre expérimental, le syndicat a soutenu le site pilote Sipibel et les différents programmes de recherche développés en appuis durant plus de 13 ans, sur la traitabilité, les impacts sur les milieux et les risques sur la santé, l’épandage des boues, avec le développement des méthodes analytiques sur les médicaments et les détergents biocides et pour le suivi de l’antibiorésistance, ou encore sur les perceptions des alternatives et la mobilisation des acteurs. Nous étions arrivés à la fin de ces programmes. Luc Patois avait accueilli le collectif de chercheurs, les partenaires et les agriculteurs du secteur, à la mairie de Marcellaz le 16 octobre, et il était venu témoigner à la conférence eau et santé le 15 novembre dernier, pour marquer la fin de cette belle histoire. Nous ne pouvions pas imaginer qu’il y ajouterait ce point final.
Il aimait partager et transmettre ses connaissances, son savoir-faire et sa vision de l’action publique et de la gestion de l’eau et de l’assainissement. Il est intervenu des dizaines de fois dans les rencontres et conférences du Graie, pour partager son expérience et interpeller sur des évolutions souhaitables. Il intervenait aussi dans de nombreuses formations.
Il manquera beaucoup à la communauté de l’eau, ainsi qu’à nous tous.