Résidus de médicaments et soins à domicile : acteurs, objets et hypothèses de projection pour limiter les émissions

Livrable Sipibel - RILACT - mai 2018

Anne-Claire Maurice, EHESP – SIPIBEL-RILACT

 

La mise en évidence de contaminations des eaux par des résidus de médicaments a conduit à des études souvent tournées vers les établissements de santé. Ces projets ont souligné néanmoins l’importance des rejets domestiques. A l’interface entre la ville et l’hôpital, l’hospitalisation à domicile (HAD) participe de ce transfert. Une enquête anthropologique a été réalisée auprès de professionnels intervenant dans ce cadre, afin de recenser les usages en cours et les dispositifs techniques et organisationnels qui pourraient éventuellement permettre une meilleure prise en compte des rejets de résidus de médicaments dans les eaux usées. Cette perspective est envisagée soit par leur transfert dans le soin de ville hors HAD, soit par leur perfectionnement. L’enquête recense les principaux dispositifs en usage et des pistes existantes, s’agissant de nouveaux dispositifs. Elle fait apparaitre le rôle prépondérant de la distribution et de la segmentation du travail entre les soignants et les prestataires techniques de soins à domicile. Il s’avérerait nécessaire de prendre en compte ces interrelations pour envisager la mise au point d’une procédure de récupération du principal vecteur des résidus de médicaments que constituent les excrétas. L’hypothèse de mise en place de cette procédure révèle des positionnements contrastés entre professionnels, notamment des sciences de l’environnement et du soin. Mais finalement, les gestions des risques infectieux et des risques chimiques posent des problématiques communes, et les travaux sur les seconds gagneraient à s’inspirer des premiers et à déployer des « ponts » avec les acteurs qui les gèrent.

 

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