Synthèse & résultats | programme DOmic

Date : 23/07/2024

Programme de recherche « DOmic : Indicateurs de performance des changements de pratique de surverse de déversoirs d’orage de réseaux unitaires sur l’état écologique des cours d’eau intermittents » – OTHU AERMC

Les déversoirs d’orage (DO) sont des ouvrages permettant la surverse de réseaux unitaires par dérivation, à la conception et aux fonctionnements très hétérogènes. Leur objectif hydraulique initial est d’atténuer l’impact des apports d’eaux pluviales dans ces réseaux. Les DO empêchent la surcharge des réseaux en cas de fortes pluies et les conséquences négatives qui en découlent (inondation des rues, rejets des eaux usées sans traitement et perturbation des stations d’épuration), mais ils produisent également des
rejets urbains par temps de pluie (RUTP, mélange non traité d’eaux de ruissellement et d’eaux usées) qui ont un impact sur l’état sanitaire et écologique des masses d’eau réceptrices. Depuis la directive européenne sur le traitement des eaux résiduaires urbaines (DERU, 91/271/CE), et les directives nationales qui en découlent telles que les arrêtés du 21 juillet 2015 et du 31 juillet 2020, s’ajoute à l’objectif hydraulique initial un objectif de préservation de la qualité du milieu récepteur. Ces règlementations visent à diminuer les impacts des DO par la réduction des rejets (Encadré n°1 : Réglementation).
Les rejets de DO constituent une pression importante sur les cours d’eau intermittents (CEI).

Les CEI sont caractérisés par l’absence de débit mesurable pendant une partie de chaque année, ou au moins deux fois tous les cinq ans. Bien qu’au niveau mondial les CEI soient plutôt la règle et les cours d’eau pérennes l’exception, les CEI sont souvent négligés par les autorités et les études, et dépréciés par le public, en raison des périodes à-sec. Ces cours d’eau sont nombreux dans le bassin Rhône Méditerranée Corse, et le seront probablement encore davantage dans le futur selon les scénarios d’évolution climatiques actuels.
Lors de fortes précipitations, les volumes importants rejetés par les DO peuvent représenter jusqu’à 100% de l’eau qui transite dans un CEI, ce qui fait d’eux des milieux récepteurs nettement plus sensibles aux surverses de DO que les cours d’eau pérennes dont la capacité de dilution des surverses est plus importante.

Cependant comment envisager l’impact des DO sur un CEI ?
Le bon état écologique d’une masse d’eau est parfois difficile à mesurer, et les méthodes restent limitées. Des indicateurs tels que les invertébrés benthiques et les poissons existent.
Cependant, ils sont peu adaptés à l’évaluation de la qualité de CEI, têtes de bassins versants et masses d’eau urbaines ; en effet, l’hydrologie, les niveaux trophiques ou de pollution de ces milieux sont souvent incompatibles avec la présence d’invertébrés et de poissons indicateurs d’un bon état écologique. Dans de tels cas, les indicateurs microbiens, dont la diversité est représentative des multiples pressions supportées par les milieux, peuvent apporter une solution à l’estimation de la qualité de telles masses d’eau.

Face a ce contexte l’objectif de DOmic était de concrètement suivre l’impact de la réglementation sur le terrain, grâce à des données acquises sur le site expérimental OTHU de Grezieu la varenne, où le seuil du DO a été surélevé pour réduire les déversements au milieu naturel, et répondre à la réglementation. Le projet a fourni des indicateurs permettant d’apprécier les bénéfices/ ou désavantages d’une réduction des rejets de réseau unitaire par temps de pluie sur ce type d’ouvrage

IMAGE GENEREE PAR IA BING
Image IA Bing

Cette démarche est synthétisée dans le livrable opérationnel .
Ce programme a été coordonné depuis 2009 par Benoit Cournoyer (LEM-BPOE) avec l’appui de Laëtitia Bacot, Graie (et OTHU), et a impliqué de nombreux collaborateurs cités ci-dessous, et des contributions majeures de collègues de l’unité LEM-BPOE dont Stéphanie Petit sur la période 2009-2012, Benjamin Youenou entre 2016-2018, et Adrien M. Pozzi pour la phase de finalisation (2021-2023) de l’étude sous les termes du projet DOmic financé par l’agence de l’eau RMC.

Il a impliqué de nombreux collaborateurs cités ci-dessous : Benoit Cournoyer, Adrien Pozzi, Stéphanie Petit, Benjamin Youenou, Bruno Tilly, Wessam Galia, Laurence Marjolet (LEM-BPOE), Flora Branger, Pascal Breil, Philippe Namour (INRAe – RiverLy), Oldrich Navratil (Lyon 2 – EVS), Gislain Lipeme-Kouyi, Serge Naltchayan (INSA – DEEP), Hervé Matthieu (SAGYRC), Muriel Floriat,
Olivier Leblanc (Métropole de Lyon), Laëtitia Bacot ,Elodie Brelot (GRAIE), Camille Arnault (Agence de l’Eau – Rhône Méditerranée Corse).

PLUS D’INFORMATIONS SUR LE PROGRAMME DOMIC – le site web du programme sur le site web OTHU
Tous les livrables scientifiques du programme sont dores et déjà disponibles sur le site.

Close